RÉSUMÉ
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Le dernier épisode dédié à C. Vigée débute par son établissement en Israël, en 1960. En dépit de tous les avantages matériaux, aux Etats Unis le poète se sentait en exil, bloqué dans une solitude existentielle dont il ne comprenait pas la raison. La venue en Israël lui a permis de sortir de cet impasse et de s’approcher vraiment à la Bible dont il nous livre des interprétations très personnelles. C’est surtout la ligature d’Isaac (Akeda) à le fasciner, car il y voit le deux natures de Dieu, celle faite de rigueur (Elohim) et celle faite d’amour (Hachem), qui finit pour l’emporter. Le même Abraham, d’après Vigée, est conscient de cette double nature, et jusqu’à la fin il attend que Hachem se révèle, qu’il sauve son fils. Le bélier sacrifié à la place d’Isaac serait Dieu même, dans sa double nature, qui s’offre à soi-même à la place de l’homme. Le mot Ayl (bélier en hébreu) est en effet composé par les initiales de Elohim, Yah et Lamed, c’est à dire Rigueur, Bonté et Savoir. Tel sacrifice rend donc inutile celui du Christ selon l’interprétation traditionaliste et le reconduit à une simple cabale politique. Christ voulait défendre son message de vie, il ne voulait pas mourir. Claude Vigée rêve un troisième temple, où serait célébré une liturgie sans mort, un rite lumineux qui réunirait toutes les populations du monde à l’enseigne de l’amour et de l’espoir.
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