RÉSUMÉ
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La Bibliothèque Nationale possède une de plus riches collections des manuscrits hébreux qui, entre autres choses, a servi à la publication du livre "D’une main forte". Michel Garel, responsable des manuscrits hébreux de la B.N., nous guide à la découverte de ce trésor dont les pièces proviennent des lieux les plus divers et qui ont été acquises par les moyens les plus disparates. Cela n’a rien d’étonnant, si on pense que déjà Richelieu et avant lui Charles V collectionnaient des manuscrits hébreux et que pendant la Renaissance, au temps d’ Henri II, l’hébreu était considéré comme la langue mère, la seule a avoir droit à deux chaires au Collège de trois langues. Si les plus anciens textes en hébreu que la bibliothèque possède sont certains fragments des manuscrits de la Mer Morte, le plus ancien manuscrit daté provient d’Espagne, et plus précisément de Tolède, où il fut composé en 1187. C’est d’ailleurs en Espagne qu’ont été écrits la plupart des manuscrits hébreux et notamment les plus riches en enluminures et en micrographies. Mais telle abondance de figures n’est pas en contradiction avec le deuxième commandement ? Oui, mais si les micrographies proliféraient seulement dans les manuscrits bibliques, tel phénomène recèle, d’après M. Garel, une signification très claire et qui n’a rien de profane : l’écriture commente l’Ecriture, naît d’elle pour se faire sa servante et son orné; le Verbe sécrète sa propre image par le biais du même véhicule, la lettre.
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